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Partager pour mieux réussir ! Cité de la Réussite, 19 octobre 2012

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A la fin de certaines journées, on s’endort avec le réjouissant sentiment d’être “un peu moins bête qu’avant”. Peut-être pas plus intelligent, mais bien plus éclairé !
Grâce à une invitation du blog Locita http://fr.locita.com/ et de IBM France, j’ai pu assister à trois débats de la Cité de la Réussite. Il faut dire que le thème était très positif, “le partage”, le programme plutôt alléchant (de la formation au voyage, en passant par l’écologie) et les intervenants de grande qualité. (plus d’infos http://www.citedelareussite.com/inscription/inscription-selection-fr.php )!
Me voilà donc à tweeter sur les bancs de la fac. Et pas n’importe lesquels, ceux du grand amphithéâtre de la Sorbonne siouplait !

Apprend-on à partager ? Ou plutôt “comment partager les connaissances ?”

La journée démarre très fort puisque Madame George Pau-Langevin, Ministre déléguée auprès du Ministre de l’éducation Nationale, inaugure les débats avec un discours d’ouverture. Elle met l’accent sur l’urgence face aux difficultés de la transmission et du partage des connaissances. Il nous faut avant tout lutter contre toutes les formes d’exclusion, contre l’illétrisme et tous les autres effets de la pauvreté sur l’éducation… Avant de pouvoir former des citoyens éclairés.
Pour pouvoir partager les valeurs de la République, point essentiel à la cohésion de notre Société, il faut au préalable que tout le monde puisse accéder à la formation ! Le débat est donc d’emblée plutôt placé sur la question du partage de l’apprentissage, la notion d’égalité restant indissociable de celle de l’éducation (Ha, Jules Ferry, toujours d’actualité).
Les trois témoins du débat ont ensuite développé et enrichi ce constat, tout en répondant aux questions, parfois impertinentes, du public. Lilian Thuram, Franz-Olivier Giesbert et Jean-Michel Blanquer se sont accordés pour dire qu’il est impossible de construire une société sans partage.
Le tout est de définir quoi partager. Le consensus est établi quant au partage des connaissances et de l’information, c’est plutôt sur le partage des richesses et les notions d’égalité que les nuances sont nombreuses et les avis divergent.
Mais nous retiendrons surtout que, pour Lilian Thuram, notre plus grand défi reste d’effacer les inégalités, en luttant notamment contre tous les préjugés racistes et sociaux. Jean-Michel Blanquer insiste sur la méthode et l’importance d’avoir une vision commune et des objectifs à long terme. Il va même plus loin en affirmant que dans le mot de partage, il y a non seulement l’égalité mais la reconnaissance de l’autre et de son humanité. Il regrette d’ailleurs, au passage, qu’on ne nous apprenne pas “comment devenir un être humain”.
En fait, s’il fallait conclure cette matinée sur l’éducation, je ferais juste remarquer que c’est tout au long de notre vie que se fait cet apprentissage….

Face à la crise économique, l’écologie a-t-elle encore un sens ?

Nicolas_Hulot_sorbonne_19oct12

C’était la première intervention publique de Nicolas Hulot depuis les élections…

Après une pause sandwich bien méritée, et une visite sur le stand IBM pour une petite partie de Jeopardy,  me voici à nouveau sous les dorures du grand amphi pour le retour sur la scène publique de Nicolat Hulot.

C’était sa première intervention depuis les élections présidentielles et il faut reconnaître qu’il ne nous a pas déçus. Nicolas Hulot a gardé tout son enthousiasme et sa détermination. Il a simplement évolué dans son approche. D’ailleurs, selon lui, l’intitulé du débat est déjà un malentendu en soi. Bien sûr que l’écologie reste une préoccupation vitale et un enjeu énorme ! Il refuse aujourd’hui de continuer à vouloir démontrer que la crise écologique (car malheureusement, c’est le terme de crise qu’il nous faut employer) est aussi importante que la crise sociale et la crise économique. Selon lui, nous n’avons plus le choix et il faut les affronter toutes de front : “la crise écologique, il n’y a plus d’urgence, elle est là” ! Les faits seraient trop longs à lister (précarité énergétique, bouleversements climatiques, épuisement des énergies fossiles…) mais ils sont irrémédiables et on ne peut plus tergiverser.
Notre marge de manoeuvre face à ces éléments est très faible, il s’agira juste de trouver comment contenir la crise écologique dans une fourchette basse acceptable. Il faut maintenant tous nous concentrer sur la recherche de solutions. Nicolas Hulot avance d’ailleurs quelques pistes, tout en déplorant le peu d’intérêt affiché pour ces questions par les intellectuels et les politiques.
Début 2013, aura lieu en France, un grand débat sur l’énergie, une occasion rêvée, selon lui, de mettre en place un plan Marshall d’efficacité énergétique. Tout le monde s’accorde pour dire qu’il y a trop de gâchis. Mais avant de privilégier telle ou telle forme d’énergie renouvelable et de faire des choix, il faut impérativement analyser nos besoins. Nous devons à terme, arriver à trouver un point d’équilibre entre ce que peut nous proposer notre planète et nos besoins réels. Il nous faut réfléchir à long terme et refuser les fausses bonnes solutions d’urgence (exploitation des gaz de shiste par exemple) qui seraient encore plus catastrophiques. Il est impératif de prendre le temps de réfléchir, d’oublier la pression médiatique, pour mettre en place de véritables mesures structurantes et non pas simplement cosmétiques.
Autre piste évoquée par Nicolas Hulot : endosser la fiscalité sur les revenus du capital plutôt que sur le travail. Cette fiscalité ne doit pas seulement être punitive mais aussi incitative et dissuasive. D’ailleurs, il faut également redéfinir le rôle des banques privées et redonner pouvoir monétaire aux Etats.
Le chantier est énorme et vital mais Nicolas Hulot  termine le débat avec une note d’optimisme. Cette crise écologique est en fait une chance à saisir, une opportunité de changer et d’innover. Par exemple, en matière d’énergie renouvelable, nous n’en sommes qu’à la préhistoire et si nous nous en donnions les moyens, nous pourrions relativement rapidement mettre fin à la précarité énergétique. Il ne tient qu’à nous de nous focaliser sur ce qui a de la substance et sur la recherche de vraies solutions. Dont acte !

Le voyage : une expérience de partage

Même si ce n’était pas le thème central, la “crise” a été présente toute la journée. Aussi, je ne vous cache pas que ce dernier débat est arrivé à point nommé pour apporter un peu de légèreté !
De plus, les invités venaient d’univers très différents. J’ai ainsi au départ été surprise de la présence du chef Thierry Marx (oui, oui, de “Top Chef” !), doutes qui ont été vite levés quand il nous a parlé de sa passion pour le Japon et de sa conception du voyage. Conception assez proche finalement de celle de Philippe Gloaguen, fondateur du “Guide du Routard” et de celle de Jean-François Rial de “Voyageurs du Monde” ou encore de Serge Trigano (oui, le fils de).
Pour être un bon voyageur, il faut trouver en soi la capacité de s’intégrer et de s’adapter à toutes les situations. Il faut savoir se fondre dans le paysage et garder l’audace de l’imprévu. Les meilleurs souvenirs de voyage seront toujours ceux vécus hors du cadre et il ne tient qu’à nous de partir en exploration. Il n’est d’ailleurs pas nécessaire de partir loin et longtemps, il suffit de se mettre en mode “découverte” et sortir des sentiers battus. Tout type de voyage peut générer du partage et des reconnaissances constructives, c’est pour cela qu’il sera toujours un formidable générateur de paix.

Le voyage n’est rien d’autre, finalement, qu’une formidable leçon de vie…

Un peu à l’image de cette journée.

Martine Le Jossec, alias @loutro1990

Pour revivre tous les débats : http://www.citedelareussite.com/laCite/2012/en-direct.php
Vous pouvez aussi retrouver tous les tweets des trois journées avec le hashtag  #CR12 sur twitter et le profil @citereussite https://twitter.com/citereussite